Commentaires sur

le Bardo Thodol

 

 

1 - Les enseignements fondamentaux sur lesquels est basé le Bardo Thodol par le Dr Evans-Wentz et le Lama Kazi Dawa Samdup
2 - Résumé de l'ouvrage par le professeur Ralph Stehly
3 - Le phénomène des rêves nocturnes et l'état d'après la mort commentaire sur le Bardo Thodol par Edouard Salim Michaël
4 - Le Bardo Thödol et sa signification dans la vie religieuse tibétaine par Geshé Lobsang Dargyay

Le Bardo Thodol est un ouvrage fondamental du bouddhisme tibétain traitant de la possibilité de libération spirituelle dans l'état intermédiaire entre la mort et la renaissance.

Le nom de l’ouvrage, ou plutôt celui de sa partie principale, composé de bardo (état intermédiaire), de thö (entendre) et de dol (libérer), signifie libération par l’audition pendant les stades intermédiaires [entre la mort et la renaissance].

Le Bardo Thödol ou Livre tibétain des morts est un texte décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant pendant la période qui s’étend de la mort à la renaissance. L’étude du texte ou la récitation du principal chapitre par un lama lors de l’agonie ou après la mort est censée aider à la libération du cycle des réincarnations, ou du moins à obtenir une meilleure réincarnation.

 

Quelques mots sur l'ouvrage dans sa première édition par Jacques Bacot directeur d'études de tibétain à l'École pratique des hautes études :

Le Bardo Thodol est un traité de la mort reposant sur un fond d'animisme extrême oriental. La description, non extérieure, mais interne et vécue de l'agonie est si précise qu'on pourrait croire cette science eschatologique acquise par des humains revenus du seuil même de la mort. Le traducteur anglais, le Dr W.Y. Evans-Wentz, la croit plutôt dictée par de grands maîtres, agonisants, attentifs, qui eurent la force d'enseigner à leurs disciples le processus de leur propre fin.
Mais les enseignements vont plus loin. Après s'être adressés au mourant, ils dirigent l'esprit du mort à travers les visions infernales qui l'épouvantent et l'égarent. Dans l'état intermédiaire — le Bardo — entre la mort et la renaissance, se développent selon un déterminisme rigoureux, les effets dont les causes furent les oeuvres durant la vie. Car, enfers, dieux infernaux et tourments sont créés par l'esprit lui-même, ils n'existent pas en dehors de lui. Ils ne sont que phantasmes, pareils aux mauvais rêves des mauvaises consciences.

 

Extrait de la préface à la seconde version (nouvelle traduction) préfacée par Anagarika Govinda, moine et pratiquant de la tradition tibétaine (auteur du Chemin des nuages blancs) :

Dans le titre du Bardo-Thodol, le mot de mort n'apparait nullement. Ce mot dévie le sens de l'oeuvre qui réside dans l'idée de libération, c'est-à-dire libération des illusions de notre conscience égocentrique qui oscille perpétuellement entre naissance et mort, être et ne pas être, espoir et doute, sans parvenir à l'éveil, à la paix du nirvana, cet état stable, loin des illusions du samsara et des états intermédiaires.(..)

Pour qui met sa confiance dans la métaphysique bouddhique, il est clair que naissance et mort ne sont pas les phénomènes uniques de la vie et de la mort, mais qu'ils interviennent en nous d'une manière ininterrompue. A chaque instant quelque chose meurt en nous et quelque chose vient à naitre. Les différents Bardos ne sont autres que les différents états de conscience de notre vie : l'état de la conscience éveillée, de la conscience de rêve, de la conscience d'agonie, de la conscience de mort et l'état de la conscience de renaissance.

Ainsi ce traité n'est pas un guide des morts, mais un guide pour tous ceux qui veulent dépasser la mort en métamorphosant son processus en un acte de libération.

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